Apprenons à nos enfants à réparer leurs erreurs au lieu de les punir. Le mot punition vient de peine. Punir signifie faire de la peine, peiner quelqu’un. Tu as fait quelque chose qui ne me convient pas, qui m’a fait de la peine, alors, en te punissant, je veux que tu expérimentes de la peine à ton tour. Œil pour œil en quelque sorte. – Christine Dimajo Donati (autrice de Quand tout devient enfin facile avec nos enfants)
Un des exercices les plus efficaces pour comprendre l’inutilité et la nocivité des punitions est de remonter dans ses souvenirs d’enfance : en repensant à des grosses punitions reçues dans l’enfance ou l’adolescence, il y a de fortes chances pour que 1/ on ne se rappelle plus l’objet de la punition et 2/ que le souvenir gardé ne porte pas sur la règle ou l’éthique mais sur les sentiments éprouvés (humiliation, honte, impression de pas mérité d’être aimé, rejet, peur voire terreur, envie de rébellion, sentiment d’injustice, impuissance…).
Quels apprentissages sont alors tirés des punitions ? Sûrement d’être plus prudent la fois prochaine pour ne pas se faire prendre, sûrement une méfiance envers les adultes, sûrement une conviction que l’amour est conditionnel, sûrement qu’il faut souffrir pour apprendre, sûrement encore que mentir est plus sûr que de dire la vérité.
Chrstine Dimajo Donati écrit même que, quelquefois, il y a même escalade. Plus l’enfant est puni, plus il devient dur. Plus il devient dur, plus la peine est lourde. Sans que le problème qui a entraîné la punition ne soit résolu, ni même abordé. C’est d’ailleurs pour cela qu’il se représentera. Pour quelle raison ce phénomène fonctionne-t-il dans une spirale aussi inefficace ? Parce que la plupart du temps, il n’y a aucun lien entre le méfait et la punition. Du coup, la dimension éducative disparaît.
Réparer au lieu de punir, et manifester de l’amour paraissent plus efficaces dans une visée de développement du sens de la responsabilité individuelle et de l’éthique. Réparer au lieu de punir permet d’ajouter le chaînon manquant des les punitions : un lien direct, logique entre la faute et la réparation.
L’objectif est que l’enfant mesure l’impact et la conséquence de ce qu’il a fait. S’il a renversé de l’eau, à lui de l’éponger au lieu d’être exilé dans sa chambre. S’il a oublié son cahier de cours, et qu’il apprend à faire un pense-bête pour s’en rappeler, cette action-la devient pédagogique, au lieu d’écrire cent fois : « je ne dois pas oublier mon cahier ». Il a cassé un objet, il apprend à le réparer ou il en achète un autre à son propriétaire avec ses sous, etc., etc.
L’idéal serait même de consulter l’enfant qui a commis une erreur, une maladresse, un manquement à la règle : comment pourrait-il réparer l’objet/ la relation ?
La différence entre punition et réparation est majeure et les bénéfices sont nombreux :
coopération plutôt que confrontation
raisonnement en termes d’apprentissages
inutilité des cris, menaces, punitions, chantages et autres jeux de pouvoir
impression de justice
développement de l’éthique personnelle (plutôt que de la peur)
préservation de la qualité de la relation
Des questions clés pour rester en lien et éviter de punir
Qu’est-ce que j’ai envie que mon enfant apprenne et de quoi ai-je envie qu’il se souvienne (de la douleur, de l’humiliation ou plutôt de la leçon de vie, de l’importance du respect des autres, du sens de la responsabilité individuelle) ?
Dans sa situation, quand j’étais enfant, de quoi aurais-je eu besoin de la part de mes parents ? Comment aurais-je aimé qu’ils réagissent ? Suis-je capable de donner cela à mon enfant ? Comment ?
Ce cheminement vers une éducation sans punition n’est pas facile car elle demande une « déprogrammation » et une qualité de présence à soi qui demande du temps et du travail.
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Source : Quand tout devient enfin facile avec nos enfants : Une méthode simple et efficace au quotidien pour retrouver l’amour et la bonne humeur à la maison de Christine Dimajo Donati (éditions Josette Lyon).
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